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Le Bribeux ed' Maubeuge

La Melencolia

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La
Melencolia d’Albrecht Dürer (1471-1524) est une gravure sur cuivre datant de 1514.

Il nous a été donné  d’admirer récemment une des premières épreuves imprimées de cette gravure dans un musée de notre nouvelle région Hauts-de-France. Le symbolisme de cette œuvre énigmatique qui a fait l’objet de nombreuses exégèses n’est pas sans rappeler l’ambiance qui règne aujourd’hui dans le microcosme politique local.

La mélancolie (bile noire) est ce qui caractérise le personnage principal, ange dont on ne peut déterminer le sexe. Eternelle discussion sur le sujet dont on retrouve pourtant les caractéristiques dans certains débats qui agitent parfois les Maubeugeois. Mais cette comparaison est insignifiante au regard de celle qu’on peut faire avec le sentiment de lassitude que certains Maubeugeois et le Bribeux en particulier éprouvent vis-à-vis de la vie politique locale. Dire qu’elle est délétère serait sans doute exagéré mais elle est au moins autodestructrice.

 

Laissons le symbolisme et expliquons-nous concrètement. Qu’avons-nous aujourd’hui ? D’un côté des élus qui semblent dépassés, de l’autre une opposition inconsistante et stérile.

 

Les élus

A la mairie de Maubeuge, Arnaud Decagny fait ce qu’il peut avec les moyens du bord. Mais cela sans véritable punch et consistance. Il lui est souvent reproché son manque de charisme. Ce à quoi nous avons déjà répondu que ce n’est pas le charisme qui fait la qualité d’une politique. Non, ce qui lui manque c’est la volonté de tenir la barre plus fermement. L’affaire du « Vaubangate » qui avec le temps écoulé a démontré son caractère très anecdotique a quand même été tout à fait révélatrice. Chacun aura compris qu’il n’y a jamais eu de « prise illégale d’intérêts » de part et d’autre, mais malgré cette volonté de rendre service au commerce maubeugeois cela a révélé un amateurisme hors du commun de la part de la mairie. Mais il y a plus grave. Cette péripétie a fait naître le doute quant à la loyauté des intervenants dans l’Hôtel de Ville même. Il appartient au premier magistrat de rappeler avec fermeté le devoir de réserve auquel est tenu chacun dont le rôle est de travailler pour la cité. Hier Vauban. Et demain ?

Cette absence de ligne réellement directrice se fait également sentir (continue de se faire sentir) dans une communication pour le moins atone. La multiplication des unes d’un hebdomadaire local n’est pas une garantie de qualité. En outre on marche sur une seule jambe. Que la rédactrice en chef de la Voix du Nord de Maubeuge n’y a pas été avec le dos de la cuillère dans le traitement orienté de la cérémonie des vœux 2016, c’est un fait. Mais fallait-il pour autant prolonger la bouderie vis-à-vis du quotidien et le frapper d’ostracisme ? Réaction significative : sortant de ses principes de non relais des bloggeurs anonymes, le journal a été le seul à relayer le buzz au sujet de l’affaire de la librairie Vauban. Avec cette précision révélatrice : « la mairie n’a pas voulu communiquer ».

Arnaud Decagny, maire de Maubeuge vote contre l’augmentation de la part communautaire des taxes locales par le président Saint-Huile. Vice-président du conseil départemental il a voté celle du département. Contradiction apparente qu’il n’a pas pris peine de dénouer. Pourtant cela ne semblait pas insurmontable.

On ne célébrera plus de mariage les samedis après-midi. Pour des raisons de sécurité. Bénéfice hypothétique et mince au regard du déficit en termes d’image de cette décision. Le mariage du samedi après-midi est une tradition depuis des décennies.

 

Tout cela s’apparente malheureusement à la navigation à vue. La seule volonté n’est pas suffisante.

 

A l’agglo avec Benjamin Saint-Huile, on est dans l’auto-décrédibilisation institutionnelle et permanente.

Printemps 2014 : tous les chantiers de l’agglo sont arrêtés. Problème structurel de finances ? Non, « un simple problème de trésorerie ; rien de grave ». Printemps 2016 : activation de la part communautaire des impôts locaux. La faute en incombe à l’État et sa baisse des dotations aux collectivités locales. Argument bien pratique, histoire d’agiter le chiffon rouge pour détourner l’attention loin des dérives dépensières passées du même exécutif depuis 15 ans. Et de continuer à jongler avec l’argent du contribuable. Des structures gonflables à 700 000 € (dénoncé par le maire de Marpent) mais également la gare numérique dont le bide n’est plus à démontrer. Et le vice-président en charge des finances d’oublier le déficit abyssal des Nuits Secrètes (dont des factures demeurent impayées). Ce même M. Baudoux qui continue de s’incruster avec son futur Pôle Régional des Musiques Actuelles financé par l’agglo bien évidemment. Et puis il y a l’Émeraude. Ah l’Émeraude. ! Déficit annuel prévu 700 000 €. Mais, il est vraisemblable que ce sera plus… Sans compter la rallonge de 900 000 € pour terminer le mammouth. Qu’à cela ne tienne. Mme Mattighello sans doute influencée par ses amours politiques décrète la planification de l’économie de marché. On ferme les piscines de proximité (sauf bien évidemment celles de Jeumont et Aulnoye-Aymeries) et hop tout le monde à Louvroil content ou pas.

Une majorité de conseillers communautaires s’élève et vote contre la fermeture de la piscine Pasteur de Maubeuge. Aucune importance. Au point où nous en sommes ajoutons à nos turpitudes le déni de démocratie. Un petit tour de passe-passe et voici la piscine Pasteur déclarée insalubre. Mais pas tout de suite. Laissons le temps de réparer le jouet de Mme Mattighello cassé même avant d’avoir servi. On n’est plus à une décrédibilisation près. En outre, quelqu’un a-t-il fait remarquer à M. Saint-Huile que les conseillers communautaires par leur vote n’ont pas demandé si la piscine Pasteur était salubre ou pas. La décision a été qu’elle reste ouverte. C’est à M. Saint-Huile de remédier à son insalubrité. Et M. Decagny ? Le défenseur de sa piscine municipale fait désormais figure holographique dans cette affaire.

Pour la communication c’est également assez foireux. Mais quelle mouche a donc piqué BSH quand il a cru bon d’occulter la moitié de ses indemnités ? Sans doute pensait-t-il se faire bien voir de quelques idéalistes pour qui les élus devraient faire vœu de pauvreté. Pourquoi pas d’abstinence, de tempérance et de chasteté ? Que ceux qui veulent faire le travail des élus pour 1000 € par mois lèvent le doigt !

 

L’opposition

Il y a tout d’abord les ex. Et le premier d’entre eux l’ex-président de tout, futur ex-député. Pleurnichant quand il nous dit qu’il n’aime pas qu’on dise des choses fausses au sujet des finances de l’agglo et de la ville de Maubeuge. Et qu’il s’en expliquera. On attend toujours depuis six mois.

Quand nous sommes partis Tout allait très bien, Mme la Marquise, c’est le leitmotiv de son ancienne équipe qui fait également de la résistance. Elle dénonce comme dans un mouvement perpétuel l’absence de projets du maire actuel. Que veulent-ils qu’il fasse ? Un parc de la biodiversité ? Un centre hippique régional ? Un golf 18 trous ? Euralille sur Sambre ? Pourquoi pas une piste de ski indoor ?

Et quand on souligne les beaux projets budgétivores et inutiles (gestion des places de parking, parking silo de la gare, etc.) l’un d’entre eux répond benoîtement « nous n’avons pas la même vision des choses ». Pour sûr ! Les Maubeugeois ne portent pas de lunettes teintées de rose.

On est dans le déni pur et simple des gabegies financières passées responsables de la situation actuelle.

 

L’ancienne opposition électorale. Elle n’est toujours pas sortie de 2013/2014. La campagne électorale continue, avec une dialectique de campagne électorale. On est dans une logique de dénigrement systématique avec des comparaisons et des propositions en trompe-l’œil. Ce n’est plus un maire qu’il faut à Maubeuge c’est Dieu-le-Père ou tout au moins un sorcier qui arrangera les affaires avec sa baguette magique. Multiplication des clients pour les commerces, création de centaines d’emplois, mannes de subventions quotidiennes. Nul doute que les réinventeurs de Maubeuge feront mieux que leurs deux prédécesseurs. Le problème est que les Maubeugeois n’ont aucune proposition sérieuse à se mettre sous la dent, et que le « nous aurions fait 100 fois mieux » n’a d’autre garantie que leur parole.

 

Aux précédents viennent s’ajouter depuis quelques mois ceux qui sont rentrés dans un dénigrement systématique et stérile y compris les actions positives qui ont été ou sont menées. Que M. Decagny distribue des billets de 500 € dans les rues de Maubeuge, ce seront des faux, ce sera trop, ce ne sera pas assez… On est rentré dans la logique de qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Le réalisme a fait ses valises. Et que dire des attaques personnelles sans aucun rapport avec la politique qui se multiplient ici et là ? Quand on vous dit que l’ambiance est devenue autodestructrice !

 

Est-ce que tous ces acteurs sont conscients des conséquences de ce qu’ils montrent ? Ont-ils remarqué qu’une certaine opposition, contrairement à d’autres, est bien silencieuse depuis deux ans ? Et pourtant ses représentants ont attiré plus de 20 % des suffrages des Maubeugeois le 24 mars 2014. N’y a-t-il pas une contradiction à combattre des idées sur un plan purement philosophique tout en facilitant le chemin de leur application ? Il est grand temps que tout le monde se reprenne et agisse ou s’oppose de façon intelligente.

Idéalisme ? Certainement pas. L’exemple d’une commune limitrophe montre que dans les mêmes conditions on peut très bien s’en sortir sans solutions toutes faites, sans vouloir s’enfermer dans les chimères de « l’attractivité » tout en agissant avec fermeté et pragmatisme.

 

En guise de conclusion nous espérons que ce long article rassurera MM. Gilloteaux, Lemire et Pastyka sur notre capacité à écrire. Notre long silence n’a été motivé que par ce qui précède. C’est le manque d’envie plus que la véritable panne.

 

Le Bribeux

 



24/06/2016
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